"Gre"volution fruitière

Nature en ville

2ème édition

Description

Quel beau souvenir d’enfance d’avoir eu la chance et l’opportunité de croiser au gré des promenades, au détour d’un chemin, en lisière d’une forêt, en bordure d’un champ ou contre un mur en pierre, de beaux fruits mûrs et colorés, gorgés de soleil, à la peau tendue et brillante, d’en saliver rien qu’à l’odeur, grimper s’il le faut, tendre sa main pour cueillir doucement un fruit juteux et fragile, aux arômes subtils et délicats, les croquer délicatement, laisser se répandre dans la bouche un jus chaud et sucré et de pouvoir s’en régaler simplement, spontanément, gratuitement.

Cette expérience mobilise tous nos sens, nous fait vibrer, nous sentir vivant et connecté, uni à la nature, et constitue sans doute l’un des plaisirs les plus simples et les plus sains qui soit donné de vivre.

Cette expérience doit être offerte et rendue accessible au plus grand nombre et aux générations futures, en permettant que des végétaux comestibles et fruits poussés sur l’arbre puissent être disponibles à chaque coin de rue, sur chaque place et dans chaque parc, en toutes saisons.

Je suis convaincu que ceux qui ont pu y goûter comprendront tout l’intérêt et la portée de ce projet.

Cela contribuerait à créer un environnement urbain productif et attractif, qui se laisse apprivoiser et permette en retour aux habitants de s’approprier le domaine public, avec un souci de respect et de soin mutuel.

Comment ? Plantons un maximum d’arbres fruitiers ! (et de plantes vivaces comestibles)

L’idée générale est détaillée plus bas.

Combien? Je propose une quantité ambitieuse et significative (presque utopique ?) de l'ordre de 2000 plants fruitiers! (ce qui équivaut à 1 sujet pour 80 habitants, 1 tous les 100m de voirie, 1 tous les 200m de trottoir, environ 1 par hectare de surface communale, et représente une proportion de 5% des arbres existants sur la ville)

Pourquoi ? Parce que les fruits / les arbres fruitiers / les arbres et arbustes à feuilles comestibles :

-          Sont un don, un cadeau vivant que la nature nous fait, offert à tout un chacun.

-          Sont l’un des aliments les plus simples et les plus énergétiques qui soient, de très grande qualité, chargé de micronutriments (vitamines, minéraux, enzymes) et facteurs de santé (recommandés par de très nombreuses études et programmes gouvernementaux)

-          Sont un support de pédagogie, de moments d’échanges et de partage (taille, cueillette, confitures, connaissances botaniques et culinaires…) et permettent de créer du lien social

-          Participent à nourrir et héberger une multitude d’auxiliaires dont énormément d’oiseaux, préservent et contribuent au développement et au maintien de la biodiversité

-          Peuvent être consommés et conservés de multiples façons

-          Permettent une consommation d’aliments frais et variés couvrant toutes les saisons grâce aux différentes espèces, variétés et types de fruits (durs, mous, à graines comestibles...) et sans conditions de ressources (l’accès aux fruits bio et/ou sans pesticides représente un budget conséquent, inaccessible pour beaucoup)

-          Produisent en abondance, ne consomment rien d’autre que des éléments simples, disponibles, gratuits et illimités (énergie solaire, eau de pluie, minéraux du sol…), un peu de place et de patience pour permettre leur lente croissance, un minimum d’attention et de soins bienveillants

-          Peuvent être plantés partout, les nombreuses espèces et variétés permettent une diversité d’emplacements (orientation, vents, besoin de lumière, en pleine terre, en bacs et jardinières, grimpants…)

-          Apportent de l’ombre, de la matière organique (compost), de la matière carbonée (paillis en bois déchiqueté, bois d’œuvre ou de chauffage…)

-          Constituent un excellent filtre naturel (des fruits poussés sur un arbre consommant une eau insalubre dans une atmosphère polluée restent comestibles et sains, à condition de ne pas apporter de traitement chimique)

-          Ne demandent que très peu d’investissement : il suffit de veiller à ce que l’emplacement soit pérenne et permette de subvenir aux besoins vitaux de la plante, et la graine fait le reste (l’énergie qu’elle contient puis celle qu’elle reçoit). Au pire il faudra veiller à la protection du plant durant les premières années de son développement (fonction qui peut avantageusement être remplie par un buisson de ronce à fruit…) et éventuellement procéder à quelques tailles judicieuses permettant d’orienter le développement de son port

-          Participent à la résilience d’un environnement et de sa population (résistance à la famine pour les plus catastrophistes).

-          Sont une façon responsable de créer de la richesse, produite et consommée localement. De plus les végétaux ont la capacité d’acquérir et développer une résistance spécifique à leur environnement. (Rappelons que de nos jours la part des surfaces utiles agricoles dédiées à la production de fruits et légumes en France est inférieure à 2% et que de ce fait + de 1500 semi-remorques par jour traversent nos frontières pour transporter les fruits et légumes, pourtant constitués à 90% d’eau, qui sont produits dans les pays du sud chez qui l’eau vient à manquer…)

-          Ont une empreinte écologique positive, sont intrinsèquement régénératifs (ils produisent plus qu’ils ne consomment), rejettent de l’oxygène et stockent du carbone

L’idée générale est détaillée comme suit :

-          Identifier les endroits à planter / les interactions / les ressources disponibles et définir les espèces et variétés à mettre en place

-          Solliciter des partenariats / mécènes / donateurs, mobiliser les bénévoles

-          Produire et/ou acheter les plants, semis, greffons, arbustes nécessaires, aménager les bacs, espaces de plantation, réaliser les tuteurs, supports, treilles nécessaires, et les panneaux d'information associés à chaque arbre

-          Mettre en place un système participatif permettant de :

o    fédérer l’adhésion des habitants, organiser et suivre les actions dans la durée (opérations d’entretien et de taille)

o    proposer des évènements et animations saisonnières autour des récoltes (associations, Maison des habitants, Unions de quartiers)

-          Renseigner un outil cartographique (plan informatique, éventuellement collaboratif) permettant de :

o    recenser les fruitiers existants (bilan / observation)

o    donner des informations détaillées sur les sujets plantés (fiche d'identité de chaque arbre : qu'est-ce que c'est? quelles sont ses caractéristiques? quand a t'il été planté? quelles sont les opérations d'entretien à prévoir?...)

-          Et pourquoi pas ? Organiser une journée municipale de la "Révolution fruitière" comprenant :

o    une grande campagne de plantation par tous ceux qui veulent participer, dans chaque quartier, organisées par « équipes » menées par des référents

o    la création de zones de plantations spontanées destinées à accueillir les noyaux et  pépins des fruits consommés pour faire germer les futurs sujets à replanter ailleurs

o    des animations, informations, formations, conférences autour du thème des fruits

o    un grand pique-nique commun, des bars à jus...

 

Cette démarche :

-          est un cadeau fait aux générations futures, par des grenoblois, pour des grenoblois

-          est un antidote au climat anxiogène actuel

-          est douce, non-violente, bienveillante, et s’adresse au plus grand nombre

-          permettrait de contribuer à prendre conscience de la saisonnalité des fruits (réalité souvent occultée par l’omniprésence des fruits sur les étals des supermarchés et primeurs)

-          permettrait de contribuer à la sauvegarde des variétés fruitières (par exemple, la France pouvait s'enorgueillir au début du 20e siècle de 3 600 variétés de pommes, alors que seule une petite dizaine est encore présente aujourd'hui sur les étals de nos marchés)

-          s’inscrit dans une recherche de raisonnement permaculturel (concilier productivité / efficacité / soutenabilité avec une éthique reposant sur trois piliers que sont 1-nourrir la terre, 2-les hommes, 3-partager et distribuer les ressources, la richesse et les surplus)

-          tente d'apporter une proposition ambitieuse, énergique, générale et transversale aux préoccupations et envies partagées par de nombreux concitoyens

-          est la continuité impulsive d'une dynamique en cours à la fois globale avec une forte résonance locale, d’une prise de conscience collective progressive, en rupture avec le modèle sociétal passé

-          poursuit les actions engagées par de nombreux habitants, organisations citoyennes, la Ville de Grenoble et les collectivités.

J’invite tout le monde à essayer de prendre conscience de ce qu’une telle initiative peut apporter comme contribution à notre ville, à nos concitoyens, et j’espère que nous saurons collectivement (ac)cueillir cette proposition destinée à essaimer et porter ses fruits pour longtemps.

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Informations

Par Mathieu HUBERT

Projet Non retenu au forum des idées

Tout Grenoble