Pourquoi ce sujet ?
Le changement climatique affecte Grenoble avec des pics de températures estivales de plus en plus nombreux. En 2024, 46 °C ont été relevés dans la ville, et d’ici 2050, jusqu’à 35 jours de canicule par an pourraient être enregistrés. Ces évolutions renforcent l’intérêt pour les espaces de fraîcheur et posent la question des usages possibles des rivières urbaines.
Grenoble est traversée par la rivière Isère : l’étude explore si elle peut représenter un potentiel pour apporter un peu de fraîcheur aux habitant-es. Elle examine aussi quels sont les avantages et conditions des baignades urbaines, et ce qui est mis en place ailleurs.
Une étude menée pour explorer ce sujet
Une étude intitulée « Grenoble et ses rivières, vers des baignades possibles et désirables », réalisée début 2025 par l’urbaniste Élise Lemercier (Ateliers Déconcertants), a été conduite à travers :
- l’observation des usages actuels : promenades, pêche, pique-niques, pratiques sportives sur les berges ;
- des enquêtes et ateliers : habitant-es, associations, nageur-euses en eau libre et technicien-nes ont été consulté-es ;
- l’analyse d’autres villes : Paris, Zurich ou encore Lyon, où des baignades urbaines sont étudiées ou autorisées ;
- des entretiens avec des expert-es (hydrologie, santé publique, écologie, urbanisme) pour comprendre les conditions de faisabilité.
Les conditions identifiées pour une Isère baignable
L’étude met en lumière plusieurs éléments importants :
- Qualité de l’eau : variable selon les périodes, nécessitant des contrôles réguliers ;
- Sécurité : courants importants, seuls certains secteurs calmes seraient envisageables ;
- Représentations sociales : héritage industriel et accidents passés nourrissent la perception d’une eau dangereuse ;
- Accessibilité : berges parfois peu adaptées à des usages récréatifs.
L’étude mentionne également, à partir d’exemples observés ailleurs, des aspects liés à la sécurité et à la qualité de l’eau, à l’accessibilité des berges, au suivi sanitaire, à la sensibilisation des publics et à l’implication des habitant-es dans la réflexion.

Les questions fréquentes
Est-ce que l’eau de l’Isère est propre ?
La qualité varie selon les périodes. Après un gros orage, il faut attendre environ 72h avant de se baigner. Les premières analyses montrent une qualité globalement bonne, mais des contrôles réguliers seraient nécessaires pour sécuriser les sites.
Est-ce dangereux de se baigner dans une rivière ?
Certaines zones présentent des courants forts et des risques invisibles. Seuls des secteurs calmes et élargis pourraient être envisagés, avec des aménagements adaptés. La gestion des risques repose sur la sécurité des usagers, l’adaptabilité aux conditions environnementales et la prévention proactive.
Pourquoi les habitant-es ont peur de l’Isère ?
L’héritage industriel, l’image d’une eau trouble, les souvenirs de noyades et la présence des digues entretiennent cette peur. Le projet vise justement à transformer ce rapport à l’eau.