Scène d'inondation sur les quais de la rive droite de l'Isère à Grenoble.
© Auriane Poillet

Risques naturels

Le territoire de la commune de Grenoble est exposé à cinq risques naturels : inondation, mouvement de terrain, feu de forêt, météorologique et sismique.

L'inondation

Prévention

Située à la confluence du Drac et de l'Isère, Grenoble est exposée à un risque de crue. Les digues progressivement construites depuis le XVIème siècle, sont entretenues en permanence.

Le Plan de Prévention du Risque Inondation Isère Amont approuvé le 30 juillet 2007, situe Grenoble en zone de contraintes faibles : risque de crue historique, de remontée de nappe phréatique ou de refoulement par les réseaux.

Le Drac est un torrent endigué qui longe l'ouest de Grenoble. Si le risque de rupture de digue est faible, il ne doit toutefois pas être écarté. Les projets dans la zone inondable doivent respecter le Plan de prévention du risque d'inondation du Drac aval. Le PPRI du Drac Aval a été approuvé par arrêté préfectoral le 17 juillet 2023.

Concernant la compétence GEMAPI, Grenoble Alpes Métropole s'appuie sur le Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère pour ce qui concerne la gestion de l'Isère, du Drac.

Un peu d'histoire

La crue historique de l'Isère a eu lieu le 2 novembre 1859. Elle marque le début de la politique de protection de la ville. Les premiers travaux visent à surélever les quais à une côte légèrement supérieure à la ligne d'eau de la crue qui avait atteint, par exemple, 1,25 mètre places Grenette et Vaucanson. Ces niveaux d'eau sont matérialisés sur les bâtiments par des repères de crue qui matérialisent le niveau des plus hautes eaux atteintes.

La fontaine du Lion, place de la Cymaise, représente un serpent et un dragon, symboles des deux rivières se rejoignant à Grenoble. Le serpent rappelle l'Isère qui traçait de nombreux méandres dans la vallée du Grésivaudan, en amont de Grenoble. Draco (le dragon en latin) évoque le Drac et ses fureurs de monstre sauvage.

Fin 2023, l’Isère a connu trois épisodes de crues successifs, les 15 novembre, 1er et 12 décembre 2023. 

Ces phénomènes ont été causés par la conjonction de plusieurs facteurs : des cumuls de pluie importants, une fonte des neiges significative, des sols profondément saturés en eau et des affluents aussi en crue. Le pic de débit atteint 1040 m3/s à Grenoble le 15 novembre. Le plus élevé depuis plus d’un siècle ! Et pourtant, on ne déplore aucun dégât ni de débordements notables. Les ouvrages de protection construits en amont des zones urbaines ont bien joué leur rôle et les acteurs du territoire ont su coordonner leurs efforts pour gérer la crise.

Les bons réflexes

  • Gagnez rapidement un point haut ou montez à l'étage.
  • Ecoutez France Bleu Isère sur 98.2 ou 102.8 MHz.
  • Coupez le gaz et l'électricité.
  • Ne téléphonez pas.
  • Evitez les déplacements en voiture.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.

Les mouvements de terrain

La Bastille sous surveillance

A Grenoble, les risques de chutes de blocs et d'éboulement sont localisés sur le site de La Bastille. La Ville surveille les zones à risques et s'appuie sur des études géotechniques pour réaliser les travaux d'entretien et de protection adaptés.

La Ville réalise des diagnostics tous les 5 ans sur les 780 murs et 60 falaises de la Bastille. Il a pour but de répertorier et de classifier les risques afin de prioriser les interventions à réaliser. Des protections sous forme de clouage, filets, grillages sont installées voire de purges mécaniques sont effectuées.

Evènements marquants

Le 3 novembre 2009, Quai de France, plusieurs voitures ont été touchées, dont une très sérieusement, par des chutes de blocs de quelques mètres cube depuis la falaise de la Bastille. En 2018, trois sinistres sont survenus sur La Bastille : un éboulement et un glissement quai Perrière et une chute de blocs sur la via ferrata.

Risque d'éboulement des ruines de Séchilienne

Le risque d'éboulement des Ruines de Séchilienne est connu de longue date et suivi avec une attention particulière de l'Etat depuis 1985. Il affecte le versant sud du Mont Sec, en rive droite de la Romanche à une quinzaine de kilomètres en amont de Grenoble.
Ce qui a toujours été le plus redouté, c’est un éboulement de plusieurs millions de m3, qui viendrait barrer le cours de la Romanche s’écoulant en contrebas, entraînant la formation d’une retenue d’eau susceptible de se déverser brusquement en cas de rupture du barrage, et de déferler dans toute la vallée. Mais au fil des ans et des études menées, ce scénario apparaît de moins en moins réaliste. Le risque a donc été largement minimisé... mais il n’a pas pour autant disparu. Les Ruines de Séchilienne font toujours l’objet d’une surveillance et d’un suivi méticuleux et les mesures de prévention continuent d’évoluer à mesure que les connaissances du phénomène se développent.

Le retrait-gonflement des argiles

Ce phénomène de retrait-gonflement est un autre risque lié à la nature du sol. Il est dû à la présence dans le sol de matières argileuses. Lors de fortes précipitations, sous l'effet de l'eau absorbée, les argiles produisent un gonflement des sols. En période de sécheresse, elles perdent l'eau et se rétractent. Ce phénomène d'alternance des cycles de gonflement/rétractation fragilise les constructions.

Grenoble est classée en one d’aléa faible à modéré.

Les bons réflexes

Pendant l'évènement

  • Eloignez vous de la zone dangereuse.
  • Eloignez vous des bâtiments.
  • Coupez le gaz et l'électricité.
  • Ne revenez pas sur vos pas.

Après l'événement

  • Ecoutez France Bleu Isère sur 98.2 ou 102.8 MHz.
  • N'entrez pas dans un bâtiment endommagé.
  • Ne téléphonez pas.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.

Les feux de forêt

Ce risque concerne principalement le massif forestier de la Bastille. La végétation du site est entretenue pour éviter la propagation rapide des feux. Les voies d'accès sont maintenues accessibles aux secours.

Evènement marquant

Le 27 juillet 2003, la foudre a provoqué un incendie du Néron sur les communes de Saint-Martin-le-Vinoux et Saint-Egrève, voisines de Grenoble. Cet incendie n'a été maîtrisé qu'au bout d'un mois, il n'a causé aucun dégât humain ou matériel, mais a détruit l'ensemble du couvert végétal.

Au cours de l’été 2022, l’aléa feu de forêt évalué par le SDIS 38 a exceptionnellement atteint le niveau sévère pendant 30 jours, et très sévère pendant 5 jours. Dans ces circonstances, des mesures sectorisées de restriction d’accès au site sont nécessaires afin de réduire le risque de départs de feux. 

Durant l’été caniculaire de 2022, la foudre a frappé Voreppe, enflammant les contreforts de la Chartreuse, le vendredi 5 août. Jusqu’à 400 pompiers ont été engagés. Près de 130 hectares de végétation sont partis en fumée, entraînant l'évacuation de 170 personnes. Un feu éteint le lundi 15 août, grâce au travail des pompiers, facilité par la pluie de la veille. 

Les bons réflexes

Si vous êtes témoin d'un départ de feu, prévenez immédiatement les sapeurs-pompiers (18).

A l'intérieur d'un local ou habitation

  • Fermez les volets, les portes et les fenêtres.
  • Calfeutrez et arrosez les portes, les fenêtres et toutes les aérations.
  • Coupez le gaz et l'électricité.
  • Ecoutez France Bleu Isère sur 98.2 ou 102.8 MHz.

A l'extérieur

  • Fermez les bouteilles de gaz.
  • Eloignez-vous dos au vent.
  • Mettez-vous à l'abri dans le bâtiment le plus proche.
  • Ouvrez le portail de votre terrain pour faciliter l'accès aux pompiers (si c'est votre habitation qui est exposée au feu).
  • Ne téléphonez pas.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.

Le risque météorologique

Vigilance sur la "cuvette grenobloise"

La configuration géographique de la ville conduit à parler d'une "cuvette grenobloise" parfois soumise à des phénomènes météorologiques locaux : des vents forts pouvant entraîner de graves dégâts matériels, des périodes de canicule ou de grand froid.

La carte de vigilance météorologique établie par Météo France permet d'informer la population et les pouvoirs publics en cas de phénomènes météorologiques. Elle attire l'attention de tous sur les dangers potentiels d'une situation météorologique et donne des conseils sur les mesures de protection.

La Ville de Grenoble peut s'appuyer en permanence sur des météorologues pour disposer d'informations précises en cas d'évènements à risque, mais aussi pour optimiser la gestion de certaines activités ou services : accès aux parcs, sorties scolaires, évènements sportifs…

Les niveaux de vigilance météorologiques sont définis à l’échelle départementale et actualisés 2 fois par jour à 6h et 16h par Météo France, en lien avec les services de l’État. Le but de cette vigilance est d’attirer mon attention sur les dangers potentiels et de connaître les précautions pour se protéger. 

Les bons réflexes

  • Informez-vous: consultez les cartes de Météo France.
  • Ecoutez France Bleu Isère sur 98.2 ou 102.8 MHz pour suivre l'évolution de la situation.
  • Soyez vigilants : suivez les conseils donnés par Météo-France et les pouvoirs publics.
  • Fermez les portes, les fenêtres et les volets.
  • Rentrez dans un abri en dur.
  • Eloignez-vous des fils électriques et de ce qui peut s'effondrer.
  • Evitez les déplacements en voiture, à pied et en deux roues.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.
  • Ne téléphonez pas.

Les séismes

Surveillance des Alpes

Le risque sismique est très présent dans les Alpes. L'ensemble de la ville de Grenoble est classée en zone 4 de sismicité moyenne, le niveau le plus élevé en France métropolitaine. La nature des formations géologiques de Grenoble, peuvent provoquer une amplification du mouvement sismique, appelée effet de site.

Le sud-est de la France est surveillé par le réseau Sismalp composé de nombreuses stations grâce auxquelles plusieurs centainres d’évènements sont localisés chaque année. Le risque sismique en Rhône-Alpes est une réalité. 

La faille bordière de Belledonne se situe seulement à une douzaine de kilomètres du centre-ville de Grenoble. Grenoble pourrait être touchée par des événements de magnitude comprise entre 5 et 6 selon les scénarios retenus. Ce type de séisme provoquera des dommages modérés à forts, et la vie quotidienne et les activités économiques seront très perturbées

En préventif, les bâtiments nouveaux sont obligatoirement construits suivant les normes parasismiques afin d’éviter les effondrements et protèger les vies humaines en cas de secousse. Réaliser ces travaux sur des bâtiments existants est plus complexe, mais c’est un enjeu progressivement pris en compte par les pouvoirs publics, notamment à Grenoble.

Instrumentation de l’Hôtel de Ville et de la Tour Perret, projet Sismo-DT, organisation de colloques, sensibilisation en milieu scolaire, confortement sur des bâtiments municipaux… En prévention du risque sismique et pour réduire la vulnérabilité du territoire, la Ville collabore le Laboratoire ISTerre.

Les séismes historiques

En 1909, le séisme de Lambesc (Bouches du Rhône) d'une magnitude de 6.2 avait causé 46 victimes et 250 blessés. Près de chez nous, le séisme de Corrençon en Vercors, d'une magnitude de 5,3, a causé en 1962 d'importants dégâts matériels. Il est l'un des plus importants jamais enregistrés dans les Alpes françaises durant la seconde moitié du 20ème siècle.

En 1996, à Annecy, de nombreux bâtiments ont été endommagés par un séisme de magnitude 4.9. Les experts estiment qu'un séisme à Grenoble aurait des conséquences comparables à celui de L'Aquila, en Italie (2009, magnitude 6,3).

Le 11 novembre 2019, la commune du Teil, en Ardèche a été secouée par un tremblement de terre notable, ressenti jusqu’ à Lyon, Grenoble ou Montpellier. De magnitude ou "force" supérieure à 5, ce séisme est l’un des plus fort survenu en métropole au cours de la dernière décennie. Il nous rappelle que la France n’est pas à l’abri des dangers que peuvent représenter les tremblements de terre. Le sud-est de la France est exposé à l'aléa sismique.

Les bons réflexes

  • Ne téléphonez pas.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.
  • Arrêtez-vous, coupez le moteur de votre voiture et attendez la fin des secousses.

A l'intérieur

  • Pendant les secousses mettez-vous près d'un mur, d'un colonne porteuse ou sous des meubles solides.

A l'extérieur

  • Eloignez-vous des bâtiments.
  • Ne restez pas sous des fils électriques ou ce qui peut s'effondrer.

Après les secousses

Attention, des répliques peuvent se produire, la fin de la première secousse ne signifie pas la fin du séisme.

  • Ne fumez pas.
  • Ne prenez pas l'ascenseur.
  • Evacuez le bâtiment.
  • Coupez l'eau, l'électricité et le gaz.
  • Ne rentrez pas dans un bâtiment endommagé.
  • Ne téléphonez pas.
  • N'allez pas chercher vos enfants à l'école.
  • En voiture, arrêtez-vous, coupez le moteur et attendez la fin des secousses.
  • Ecoutez France Bleu Isère sur 98.2 ou 102.8 MHz.

Règlementation

Emploi du feu

En vertu de l'arrêté préfectoral n°38-2017-04-28-007 du 28 avril 2017, à l'intérieur et à moins de 200 m de La Bastille, il est interdit :

  • Toute l'année à toute personne autre que les propriétaires ou leurs ayants droit, de porter ou d'allumer du feu, de jeter des mégots et tous objets en combustion.
  • De fumer du 15 juin au 15 septembre.
  • Aux propriétaires et aux ayants droit, en dehors de leurs habitations ou de leurs dépendances, de porter ou d'allumer du feu, de fumer, de jeter des mégots et tous objets en combustion dans les cas suivants :
    • Par vent fort (>40 km/h), quelle que soit la période.
    • Du 15 juin au 15 septembre sauf dans deux cas (apiculture, feux de la Saint Jean hors vent fort).
    • Du 1er février au 30 avril sauf dérogations.

Obligation de débroussaillement

En matière de risque "feux de forêts", le débroussaillement est la mesure préventive la plus efficace. Il limite les dommages aux habitations et à ceux qui y vivent. Il limite les départs de feu (l'homme est dans plus de 90% des cas à l'origine d'un départ d'incendie). Cela permet aux pompiers d'intervenir de manière sécurisée et assure l'autoprotection des maisons. Le débroussaillement préserve le cadre de vie (une forêt débroussaillée est plus belle qu'une forêt brûlée !) mais aussi les écosystèmes et la biodiversité.

L’obligation légale de débroussaillement s'applique, sur les parcelles situées à l'intérieur ou à moins de 200 mètres d'un massif forestier, d'une lande, d'un maquis ou d'une garrigue : en zone naturelle, sur un rayon de 50 mètres autour des habitations, constructions ou un équipements de toute nature, en zone urbaine sur toute la parcelle qu'elle porte ou non une construction.