Gestion des populations de pigeons

Depuis 2016, la ville de Grenoble a adopté une politique de gestion éthique des pigeons et les captures à but de mort ont été stoppées.

Etat des lieux (Etude AERHO)

En 2022, la Ville a commandé une étude, réalisée par l’association AERHO (Association Espaces de Rencontres entre les Hommes et les Oiseaux), sur les populations de pigeons visant à :

  • Identifier les sites de présence et de nuisances les plus importants.
  • Déterminer l’impact du nourrissage.
  • Évaluer le fonctionnement des pigeonniers, afin de proposer des sites d’actions dans la gestion éthique de ces animaux pouvant occasionner des nuisances.

Résumé des résultats de l’étude

  • Sites de présence et de nuisance : Les pigeons se rassemblent en divers sites de la ville. De fait, leur présence se limitant à des zones spécifiques, Grenoble n'est pas considérée comme envahie par les pigeons. La majorité de ces sites ne subissent pas de nuisances ou celles-ci sont limitées (principalement des salissures).
  • Impact du nourrissage : Les sites avec des nuisances sont souvent associés à des nourrissages. Les pigeons sont attirés par les possibilités de perchage et de nourriture fournies par les habitants.

Un plan d'action durable est alors mis en place pour équilibrer la cohabitation entre les habitants et habitantes et les pigeons.

Consultez l'étude AERHO 2022.

Plan de gestion éthique des pigeons

La seule façon durable de réduire la taille d’une population de pigeons consiste à diminuer la disponibilité de nourriture et de nichage. Afin d'appliquer au mieux ces mesures, la Ville :

  • Pose des moyens répulsifs et ferme les espaces de nichage dans les bâtiments publics identifiés
  • Poursuit les suivis de biodiversité en ville.
  • Communique auprès des habitant.e.s, locataires, propriétaires bailleurs, syndicats de copropriété afin de réduire nichage et perchage dans les bâtiments privés, et améliorer la compréhension du public du comportement de cet animal commun.
  • Lutte contre le nourrissage des animaux liminaires : La Ville agit en sensibilisant et en allant au contact des personnes qui nourrissent, pour réduire les ressources alimentaires disponibles.

Nous rappelons l’interdiction du nourrissage de pigeons, celui-ci attirant aussi d’autres animaux tels que les rats.

Article 120 du règlement sanitaire départemental de l’Isère : Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons. […] La même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs.

Un problème de pigeon dans votre résidence ou votre appartement ?

Les problématiques liées au perchage et nichage sur les bâtiments privés ne relèvent pas des compétences de la municipalité. Les propriétaires, bailleurs, syndics doivent prendre des mesures préventives nécessaires, à leur charge le cas échéant.

Autre mesures mises en place par la Ville de Grenoble

Pigeonniers contraceptifs

Couplées à ces mesures environnementales, certaines mesures dites “actives” peuvent permettre d‘accélérer la réduction de la population. Parmi ces mesures, la Ville de Grenoble a choisi de mettre en place 4 pigeonniers contraceptifs en 2018 : rue Le Notre, jardin Hoche, parc de l’Île Verte et square des Fusillés, suite à un projet participatif. Les emplacements ont été choisis après des études de terrain et des plaintes locales.

Leur rôle est avant tout le regroupement de pigeons dans des zones où leur présence ne génère pas, ou peu, de nuisances. Ils peuvent également permettre de stabiliser leur population.

Les pigeons trouvent aliments et habitat dans les pigeonniers et la régulation y est assurée par le retrait des œufs.

La gestion des pigeonniers est assurée par l'association Cosa Animalia depuis 2018. Si vous aimez les pigeons et souhaitez les aider, vous pouvez contacter Cosa Animalia pour participer à l’entretien des pigeonniers.

Expérimentation des distributeurs de grains contraceptifs pour pigeons

La Ville étudie la possibilité de mettre en place des distributeurs de grains contraceptifs pour pigeons, à base de nicarbazine. Cette molécule, initialement utilisée comme antiparasitaire dans les élevages de volailles a montré depuis plusieurs années son intérêt pour la contraception des oiseaux tout en n'ayant pas d’effet néfaste pour l’environnement.

Les grains doivent être distribués à heure fixe et consommés tous les jours par les oiseaux.

Est-ce dangereux pour les autres animaux et la faune sauvage ?

Les autres oiseaux n’ont pas le temps d’accéder aux grains, et la taille des grains de maïs utilisés ne permet pas aux petites espèces de les consommer. Enfin, les rapaces devraient consommer au moins 6 pigeons par jour, tous les jours, pour qu’un effet contraceptif puisse apparaître, ce qui en fait un produit sécuritaire pour la faune sauvage.

Toutefois, par mesure de précaution, la ville sera accompagnée par la LPO lorsque cela sera mis en place.

Cette méthode novatrice devrait permettre de réduire plus rapidement la taille d’une population de pigeons dans une zone où les mesures environnementales sont menées simultanément.

Animaux liminaires

Le terme d’animal liminaire désigne les animaux vivant proche de nous mais n’étant pas totalement sauvage sans être pour autant domestiqués : ce sont les écureuils, surmulots ("rats des villes"), pigeons, moustiques…