Rachid était beau. Ça se voit. Il l’est toujours. La lueur au fond de ses yeux gris laisse deviner une flamme ancienne, plus vive encore, plus enragée. Était-ce le goût de sa liberté, ou bien un reste d’incendie, les flammes de l’enfance, la vie qui se consume sans pouvoir être vécue ? Il n’écrit pas le français, mais le parle merveilleusement dans la langue déraisonnable de ses rêves.
Derrière la porte du 26 rue Popincourt à Paris, dans un centre d’hébergement d’urgence, Judith Perrignon coanime depuis plusieurs années un atelier d’écriture pour les résidents. Vient qui veut, qui peut. Parmi eux, Rachid, qui l’intrigue depuis le premier jour.
Judith Perrignon
On reconnaît au premier coup d’œil un paragraphe écrit par Judith Perrignon, ancienne journaliste à Libération. Elle a publié plusieurs romans, deux polars, et a tiré le portrait de Bruce Springsteen, de Margaret Thatcher ou de Mohamed Ali pour France Culture. Parfois, Judith Perrignon prend sa plume pour raconter la vie des autres. À L’Iconoclaste, celle de Gérard Garouste dans "L’Intranquille" et celle de Sonia Rykiel dans "N’oubliez pas que je joue".
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