Hommage aux « invisibles » des services publics

Solidarités

5ème édition

Description

Mon souhait est de rendre visibles les travailleurs des services publics au travers de l’art.

Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui sont mes amis, mes véritables amis. Ils n’ont pas de noms, pas de visages, pas de parti, ils ne gagnent presque rien, on exige d’eux l’impossible, ils n’obtiennent jamais la gratitude de ceux qu’ils servent, et pourtant ils travaillent pour le bien de tous. Ces amis, ce sont les agents anonymes des services publics. Même si sous nos yeux, en trente ans, la finance a pris le contrôle de l’économie et du pouvoir, érodant sans cesse les biens communs qu’elle exècre, il est possible, pendant ne serait-ce qu’une fraction de seconde, de leur rendre justice.

Dans un temps où les services publics sont menacés par des politiques budgétaires restreintes d’année en année, comment réconcilier les usagers, légitimement irrités par la pression fiscale qui les étreint, avec leurs services publics dont ils n’entendent partout que critiques et dénigrements, au point de douter de leur utilité ?

Dans un temps où l’on s’isole les uns des autres, à force d’outils de communication de plus en plus automatisés et de services à domicile, comment sensibiliser les Grenoblois, les visiteurs, les passants aux “invisibles” qui, chaque jour, rendent ces services communs si précieux pour nos conditions de vie ?

Comment rendre justice à ces travailleurs de l’ombre, souvent ignorés, sinon méprisés par les grands médias toujours enclins à donner exclusivement la parole aux personnalités « importantes » ? On ne voit et n’entend que ces « VIP » dans les journaux, à la télé, au cinéma, sur les affiches et spots publicitaires : beaux, sportifs, riches, heureux et assurés de leur supériorité indiscutable, ils dictent au reste du monde ce qu’il faut craindre, faire et penser.

Il est jusqu’au site internet de la ville de Grenoble, qui dissimule soigneusement ses propres employés, sa force vive, son sang et ses muscles. Comment défendre des services publics de première importance pour la vie locale, pour le lien social, s’ils sont désincarnés, hors-sol, presque abstraits, y compris dans la représentation de ceux qui les dirigent ?

Etape 1: projet 2019

C’est pourquoi je propose de demander à des artistes, peintres, photographes, plasticiens, sculpteurs… de rendre hommage en les représentant à leur manière, de leur point de vue et avec leur talent, à ces éducateurs, assistants de vie, cuisiniers, soignants, éboueurs, postiers, jardiniers, bibliothécaires, ouvriers et employés municipaux, enseignants, magistrats, guichetiers, météorologue… qui œuvrent quotidiennement à rendre notre vi·ll·e plus humaine, plus fraternelle, plus solidaire, plus sûre.

En opposition à la doxa « disruptive » livrée « prête à consommer » sur les chaînes d’information en continu, je propose d’offrir à nos regards de passants des œuvres d’art populaires pour nous émouvoir, pour nous interroger, pour bousculer nos préjugés et inviter au débat, à la réflexion. En rupture avec le discours perpétuellement entendu de prélèvements exorbitants nécessaires au fonctionnement de services mal rendus, le passant sera confronté aux représentations captivantes de travailleurs en action, sur le domaine public devenu musée social et militant lors de ses déambulations urbaines.

Et si j’osais, je demanderais également qu’on leur donne la parole par un petit mot, une citation, une apostrophe au passant, disposée à proximité de l’œuvre avec version non-voyants pour que ces derniers puissent également profiter de l’exposition urbaine.

C’est en personnifiant les services publics que j’espère modifier le regard du visiteur sur leur importance au quotidien et justifier les efforts financiers qu’ils requièrent ; je rêve d’obtenir sinon son adhésion, du moins sa bienveillance et emporter sa conviction. C’est la première étape d’un projet de résistance à la doctrine économique dominante qui voudrait nous persuader que les services publics et les « assistés » sont une « charge » pour la collectivité.
Car ce projet comporte des prolongements.

Prolongements possibles

La seconde étape consisterait ultérieurement, si la première idée était retenue, à rendre leur dignité de la même manière, par la représentation artistique, à ceux, nous tous, pour qui la solidarité est vitale : victimes de la précarité, de la misère, des discriminations, de la pénibilité du travail, des accidents de la vie ou de la circulation, d’une déficience, de maltraitances… afin que nous reconnaissions mutuellement notre appartenance à la même communauté humaine et que nous nous engagions chaque jour vers un peu plus de solidarité, vers un peu plus de respect, vers un peu plus de compréhension et de tolérance, vers une ville encore plus apaisée.

Le troisième volet de ce triptyque culturel et solidaire, dont les œuvres, de tailles et de portées variables, seraient disséminées par exemple aux portes d’entrée et à l’intérieur de la commune, pourrait être associé au festival des arts urbains qui se tient chaque année au printemps. Les œuvres réalisées s’adresseraient alors aux pouvoirs publics, pour revendiquer l’urgence démocratique et l’intérêt général des nouveaux projets.

Mieux qu’un grand débat national, dont le rôle n’est évidemment pas d’infléchir les politiques en cours, mais bien d’apaiser à moindres frais les colères d’un peuple lassé de n’être jamais entendu malgré ses hurlements, le raccourci esthétique, l’élision artistique, interpelleraient le passant, l’élu, le média qui voudrait bien s’emparer du questionnement de l’artiste et le porter en place publique.

Côté pratique

Je souhaiterais qu’à proximité de chacune des œuvres, à hauteur d’enfant, une boîte à messages puisse recueillir les impressions des visiteurs, afin que les suivants puissent s’en emparer, les consulter, en discuter. Ou bien, l’on pourrait parfois la remplacer par le « cendrier ludique » proposé par un autre projet.

Sur cette boîte pourrait également être collée une fiche signalétique précisant le service rendu par le professionnel auprès de la collectivité, de manière qualitative et quantitative.

La réalisation des œuvres pourra être également confiée à des artistes en herbe scolarisés à Grenoble, dans le cadre des EPI ou de projets pédagogiques liés par exemple à une spécialité professionnelle.

La mise en scène de l’employé exerçant son activité auprès d’un bénéficiaire doit être encouragée, pour insister sur la valorisation nécessaire du travail au service du public.

Epilogue

« Ce que je veux, c’est que vous, partout, vous alliez le faire gagner parce que c’est notre projet ». « Vive la République et vive Grenoble ».

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Informations

Par Jean-Paul VACHERAT

Projet Non retenu au forum des idées

Portes d'entrée de la commune et dissémination en ville