Lorsque l’on souhaite souscrire à une complémentaire santé, deux questions fusent : laquelle choisir face à la myriade d’offres et vers quelles garanties s’orienter ? L’affaire se corse si l’on ajoute son coût, interrogation épineuse pour une frange grandissante de la population, amenée à serrer la vis côté budget. Un contexte économique sous tension fait que l’on regarde d’encore plus près les dépenses que l’on peut supprimer.
Les mutuelles en font (hélas) partie. Étudiant-es, séniors, demandeurs et demandeuses d’emploi, familles monoparentales, travailleurs et travailleuses non-salarié-es, pour ne citer que quelques-uns des publics souvent fragilisés, ont, un jour, été confronté-es à ce choix cornélien – ou à ce non-choix. Renoncer à un contrat, pour des raisons financières, a pourtant des effets en cascade : la perte de soins qui creuse la précarisation et les inégalités.
« Aller-vers »
Alors que, selon la CPAM, 16 % des Grenoblois-es n’ont pas accès à une complémentaire santé, une initiative vient de voir le jour. Son nom ? La Mutuelle Entrenous. Lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt général lancé par la Ville de Grenoble en 2024, cette mutuelle communale a la particularité d’être destinée à celles et ceux qui vivent, travaillent ou étudient à Grenoble. Ses vertus sont au nombre de trois : son prix, sa lisibilité et son approche humaniste. Co-construite avec les services de la Ville de Grenoble, l’offre de la nouvelle mutuelle débouche sur un coût « 15 % à 25 % inférieur » au prix du marché. Cinq niveaux de garantie structurent l’offre accessible au 100 % santé et couvrent tous les grands postes, de l’hospitalisation à l’audiologie en passant par le dentaire et l’optique
, rappelle Pierre-André Juven, adjoint à la santé à la Ville de Grenoble.Notre volonté est d’amener un nouveau service au coeur d’une ville en préservant l’esprit mutualiste : c’est revenir à l’essentiel, à la proximité et aux fondements des mutuelles avec une approche humaniste qui n’est pas développée auprès d’une « clientèle » mais pour des cotisant-es
, explique Hervé Wery, directeur général de la Mutuelle Entrenous. À Grenoble où cette offre de proximité s’inscrit dans la dimension politique de l’aller-vers, des réunions publiques et des permanences organisées partout à Grenoble, par la direction en Santé publique et environnementale de la Ville, permettent de s’informer sur la mutuelle communale.
Des entretiens privés de 40 à 45 minutes permettent de faire le point : C’est s’intéresser à chaque personne au regard de ses besoins de santé, comparer avec ce qu’elle avait auparavant (ou pas), repositionner le bon niveau de garantie.
La mutuelle Entrenous, qui prévoit par ailleurs de ne pas faire fluctuer ses tarifs pendant les trois prochaines années, espère accompagner la santé de 2 000 à 3 000 personnes d’ici à 2028.
