Des lieux emblématiques de Grenoble portent le nom ou la trace de Jean-François Champollion, dit Champollion-le Jeune et de son frère Jacques-Joseph, dit Champollion-Figeac.
Né à Figeac dans le Lot le 23 décembre 1790 d'une mère quercinoise et d'un père dauphinois, Jean-François Champollion passe sa jeunesse à Grenoble. À l'âge de dix ans il rejoint son frère Jacques- Joseph, de douze ans son aîné, qui est aussi son parrain. Il poursuit sa scolaritéà l'école centrale, lieu de formation encyclopédique, ancêtre du lycée Stendhal.
Là, Champollion rencontre Louis Vicat (l'inventeur des liants pour le ciment), suit le cours de botanique de Dominique Villars et le cours de dessin de Louis-Joseph Jay, fondateur du musée de Grenoble. Mais quand l'école centrale devient lycée impérial sous Napoléon 1er, l'enseignement devient moins encyclopédique, et la discipline quasi militaire ne convient pas à Champollion.
Il s'ennuie, mais assouvit sa passion pour les langues anciennes en apprenant le latin, le grec l'hébreu, l'arabe, le syriaque, l'araméen...
«Fleur de printemps»
En 1807, il présente un mémoire sur les toponymes égyptiens, soutenance à laquelle le mathématicien Joseph Fourier, alors préfet et ancien membre de l'équipe d'égyptologie de Bonaparte aurait été présent. Fourier prend Jacques- Joseph comme collaborateur pour la préface de la Description de l'Égypte.
«Champo» dans l'espace public
- Le lycée Champollion, construit en 1884, est à l'origine le lycée de garçons de Grenoble. C'est à l'occasion du centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes (1922), et à l'initiative du proviseur que le nom du savant lui est attribué.
- La rue Champollion relie la rue Dominique-Villars à la rue de Strasbourg ; auparavant Chemin Neuf, elle a été dénommée ainsi en 1856.
Jean-François obtient de son frère d'aller à la capitale étudier l'Égypte. De 1807 à 1809 il est inscrit comme élève orientaliste au Collège de France et à l'école des langues orientales. À son retour en 1809, Fourier le nomme, ainsi que son frère, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble où il enseigne l'histoire ancienne.
Nommé directeur adjoint de la bibliothèque municipale par son frère devenu directeur en 1812, il épouse par la suite la fille d'un gantier grenoblois, Rosine Blanc avec laquelle il a une fille en 1824, Zoraïde, «Fleur de printemps» en arabe. Quoique très fier d'elle, il ne la verra pas beaucoup, sa vie le menant sur les rives de la Seine et du Nil.
Jacques-Joseph Champollion
Je fus tour à tour son père, son maître, son élève.
Jacques-Joseph est un autodidacte passionné de langues anciennes, d'histoire antique et d'archéologie. Il devient professeur de grec à la faculté des lettres et directeur de la bibliothèque municipale de Grenoble qu'il contribue à faire rayonner en accroissant les collections.
Il épouse Zoé Berriat, soeur du futur maire, Luc Berriat. Puis, à la fin des années 1810, il continue sa carrière à Paris comme conservateur du département des manuscrits de la Bibliothèque royale et professeur de paléographie à l'École des chartes.
Jacques-Joseph veille sur son frère toute sa vie et, après sa mort (1832), publie ses manuscrits et assure la protection de sa mémoire.
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