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© Pierre Chandezon

Conseils de jardinage : quel(s) pot(s) !

Avoir la main verte n’est pas un don : le jardinage s’apprend, se cultive patiemment et surtout se partage. Concocté par GreMag avec le concours du service Nature en ville, voici un bouquet d’astuces et de conseils pour chasser les idées reçues, sortir des sentiers battus et faire refleurir, à Grenoble, vos jardins et balcons… même mini !

En pratique

Par Alice Colmart, publié le 25 juin 2025

Article

Les plantes rustiques et robustes sont les plus adaptées au sol et au climat grenoblois. VRAI.

Si vous rêvez d’un jardin luxuriant, optez pour un chêne sessile ou pédonculé, un cornouiller, un érable champêtre, du millepertuis, de la centaurée, des pervenches ou encore des bergenias : ces arbres et plantes rustiques ont, en effet, la chance de s’épanouir grâce au calcaire – caractéristique du sol grenoblois – et sous notre climat, sec en été et soumis à des gelées en hiver. Prudence avec les hortensias, camélias et rhododendrons qui, à l’inverse, foisonnent dans un sol acide et non calcaire !

Le paillage conserve l’humidité du sol. VRAI

Protéger la terre et lui permettre de se régénérer quasi naturellement : le paillage a tout bon ! On peut le réaliser soi-même avec des feuilles mortes broyées, le récupérer auprès d’agriculteurs et d'agricultrices, l’acheter dans des jardineries et (surtout) ne pas hésiter à réutiliser les résidus d’herbes et tout ce que l’on a coupé, issu de la taille des arbres et arbustes.

Le lierre est un ennemi des arbres. FAUX.

Cette liane à feuilles persistantes s’enroule ou grimpe sur le tronc de l’un de vos arbres ? Ne la coupez surtout pas ! Le lierre le protège des coups de soleil, appelés échaudures, et permet à toute une petite faune de s’y réfugier. Attention : le lierre produit des petits fruits noirs, non comestibles.

Mieux vaut privilégier les grandes jardinières. VRAI.

Plus la taille de votre jardinière est importante, plus vos plantes disposent d’un grand espace racinaire. Le terreau pesant très lourd, on veille au bon compromis entre la taille et le poids afin de ne pas alourdir celui du balcon. Optez pour des jardinières en bois non traité et plutôt épais, plus résistantes aux effets chaud/froid. La bonne idée ? Choisir une treille – autorisées par certains règlements de copropriété – pour les plantes grimpantes.

Sur vos balcons, plantez et surtout… mixez ! VRAI.

On mixe des plantes en hauteur et des plantes en pied dans le même pot : les pieds de tomate cohabitent très bien avec les œillets, orties, violettes ou véroniques « ras-le-sol » (et locales !). Les plantes arbustives filent le parfait amour avec des fleurs mellifères qui attirent les insectes pollinisateurs sur nos balcons ! À l’inverse, les fleurs messicoles (du latin, messio : moisson) telles que les bleuets, coquelicots, anthémis des champs, pieds-d’alouette, miroirs-de-Vénus, aiment peu la concurrence : si vous les mixez, elles auront du mal à pousser…

Les insectes adorent les plantes aromatiques. FAUX.

Pour un bon nombre d’insectes, le laurier, la lavande, le romarin, le géranium odorant (qui pousse très bien à Grenoble) agissent comme des répulsifs. Bon à savoir : les pucerons grimacent face aux œillets d’Inde…

Le terreau tourbé est très écologique. FAUX.

Extraire la tourbe (blonde, brune, noire) des tourbières est une aberration écologique ! Non seulement parce que la tourbe est difficilement renouvelable mais aussi parce que les tourbières (véritables écosystèmes naturels) sont victimes de surexploitation, et de plus en plus rares en France.

Les arbres ont besoin d’être taillés au printemps. FAUX.

Il est déconseillé de tailler les arbres entre le 15 mars et le 15 novembre, période à laquelle les oiseaux nichent et se reproduisent ! Côté élagage, on supprime en douceur les branches mortes ou cassées. Et pour accompagner le développement d’un très jeune arbre, taillez-le en encourageant son port naturel.

La vigne vierge est une espace exotique envahissante (EEE). VRAI.

Charmante sur les vieilles pierres, la vigne vierge a toutefois un défaut : cette espèce exotique envahissante (EEE) a la fâcheuse manie d’être invasive puisqu’elle étouffe la présence d’autres plantes locales.

Dans un jardin, une mare est synonyme de moustiques à profusion. FAUX.

Une mare constitue un danger pour les moustiques et leurs larves, qui instantanément sont dévorés par les libellules, araignées, hirondelles, grenouilles et chauve-souris, prédateurs des Culicidés. En revanche, débarrassez-vous des coupelles d’eau : les moustiques s’y reproduisent en toute impunité…

Vive les vivaces !

Dotées d’un excellent système racinaire, les plantes vivaces disparaissent durant l’hiver et repoussent, chaque année, au printemps. Chez les vivaces qui ne font pas d'arbustes telles que la centaurée des montagnes, l’échinacée pourpre, le millepertuis, l’origan, l’oxalis ou la sauge, la durée de vie atteint 3 à 5 ans, et grimpe, pour les vivaces arbustives, jusqu’à 10 ans ! Pour accueillir ces plantes pérennes sur votre balcon ou dans votre jardin, plantez-les entre avril et juin (vivaces non arbustives) et entre le 15 novembre et le 15 mars (vivaces arbustives). Vous rêvez d’une palette végétale et colorée du printemps à l’automne : mélangez-les ! Le résultat est spectaculaire, durable et sachez-le, accessible à toutes et à tous car les vivaces sont faciles d’entretien. Une valeur sûre.

Bon à savoir

Côté limaces et jardin potager

Un paillage piquant, réalisé avec des feuilles de houx, empêche les limaces et mulots de s’approcher trop près des salades ! On peut aussi tromper l’appétit des gastéropodes en les attirant dans un coin du jardin planté d’herbes hautes. Les crapaud, orvet (gros lézard sans pattes), hérisson, canard et poule mangent les limaces.

Côté sécheresse

Votre jardin ou votre terrasse subit une forte exposition à la chaleur? Pour une gestion raisonnable de l’eau, privilégiez la lavande, la verveine, le thym, le phlox, les corbeilles d’or et d’argent, la santoline (au magnifique feuillage argenté), qui résistent bien à la sécheresse. Un bémol : ces plantes peuvent ne pas supporter le gel. On n’hésite donc pas à faire des tests avant de les démultiplier, et d’observer…

Côté abeille domestique

Bien sûr, l’Apis mellifera joue un rôle considérable dans la pollinisation des végétaux à fleurs, mais l’espèce n’est pas la seule ! Veillez à ne pas éclipser les abeilles sauvages et d’autres insectes qui assurent, eux aussi, la reproduction des plantes : en raison de leur morphologie, ils sont même parfois les seuls à pouvoir polliniser certaines plantes, comme le lierre avec la collète du lierre, ou certaines mouches avec la carotte sauvage et l’achillée millefeuille.