L’entretien des espaces verts, dans les parcs de Grenoble, n’est pas seulement l’œuvre des jardiniers et des jardinières. Depuis 2022, la Ville de Grenoble a fait le choix d’investir dans un troupeau de brebis – qui compte aujourd’hui treize têtes frisées - et de recruter deux bergers pour en prendre soin. Avant cela, et depuis 2014, ce travail d’écopâturage était confié à une bergère qui intervenait avec ses chèvres et ses moutons.
Ainsi, d’avril à octobre, les brebis paissent, en rotation, au parc des Champs-Élysées (Bachelard), au parc de La Villeneuve et à la Bastille où les prairies seraient trop difficiles d’accès pour les agent-es d’entretien. Le reste de l’année, elles sont hébergées dans un tunnel horticole transformé en bergerie au centre horticole de la Ville de Grenoble, à Saint-Martin-d’Hères.
Les brebis, stars des parcs
Peut-être avez-vous d’ailleurs rencontré Duchesse ou Câline ? Elles vivent à la belle saison dans les parcs, dans des enclos protégés et dont le périmètre évolue pour offrir régulièrement aux ruminantes de l’herbe bien fraîche tout en les protégeant des chiens et du vol.
Possible aussi que vous ayez vu leurs museaux dépasser des ouvertures de la bétaillère qui leur sert de « taxi » quand elles sont déplacées d’un parc à un autre. Vous avez également pu les croiser lors d’événements autour de l’agriculture urbaine et de la nature : elles sont devenues de véritables stars que les habitant-es aiment retrouver. Et chaque fois, c’est l’occasion d’expliquer comment les agent-es prennent soin du vivant en milieu urbain, avec bonheur.
Un été en tonte douce
Si laisser les brebis tondre les prairies des parcs est plutôt sympa pour les personnes qui s'y promènent et y travaillent, c’est aussi une méthode qui fait du bien à la biodiversité ! Les ruminantes font le tri de ce qu’elles ont sous le museau : elles apprécient les herbes fraîches, le lierre qui grimpe au bas des arbres ou les ronces. Avec ce mode de tonte dite douce , certaines espèces refont surface car les végétaux sont coupés de manière moins sèche et intensive qu’avec une tondeuse électrique. Cette gestion des pâtures permet à la fois à des espèces protégées, comme les orchidées, d’avoir le temps de pousser, et aussi d’intervenir sur les plantes envahissantes, comme l’orge des rats et les renouées, au début de leur croissance pour limiter leur prolifération. Ce mode de tonte est aussi favorable à la vie des insectes qui ont besoin de tiges et de feuilles pour y pondre leurs œufs. En revanche, les brebis apprécient les jeunes écorces des arbres tout juste plantés qui, eux, sont alors protégés par un grillage.