Voir Ensemble : «Le bon cinéma pour les enfants l’est aussi pour les adultes»

Organisé du 16 au 25 octobre par le cinéma d’art et d’essai Le Méliès, le festival Voir Ensemble, 13e édition, a vu sa cote grimper auprès du jeune public, mais pas uniquement. Interview de Marco Gentil, directeur adjoint du Méliès.

Culture

Par Isabelle Ambregna, publié le 28 août 2025

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Quel est l’ADN du festival Voir Ensemble ?

Voir Ensemble est né il y a douze ans. Il est l’héritier d’un autre événement, Les Rencontres Cinématographiques Jeune Public, organisé par Le Méliès pendant vingt ans. Notre idée : proposer un festival avec un cahier des charges articulant une programmation plus soutenue, avec des films d’animation (pas de Disney ni mainstream), dont certains inédits, des rencontres avec des cinéastes, des jurys composés par les enfants… Autres éléments forts : le dessin de l’affiche, signé chaque année par un-e cinéaste invité-e, avec un graphisme réalisé dans un camaïeu de couleurs depuis le début par Olivier Baudry. L’affiche et la marraine ou le parrain donnent la couleur du festival : accessible, convivial, grand ouvert…

Quels sont la tonalité et les temps forts de la 13e édition ?

La part d’humain est très forte ! Sophie Roze, cinéaste et illustratrice, marraine de la 13e édition, présentera son travail aux côtés de 6 à 7 cinéastes, dessinateurs, dessinatrices et photographes invité-es : Ugo Bienvenu, Vincent Munier, le Grenoblois Morgan Navarro dont le film Olivia et les tremblements de terre sortira en salle en 2026… Sans oublier le cinéma d’animation japonais. Trente films seront programmés pour 120 à 130 séances, trois prix remis par les jurys d’enfants (8-11 ans, 11-18 ans, « socioculturel » associant des structures), et un 4e par le public. C’est « Voir et faire ensemble » avec 10 ateliers autour de l’éducation à l’image que l’on manipule, crée et montre… du dessin à la pellicule ! Des partenariats se tissent avec le réseau des bibliothèques municipales, la librairie Le Square, et tout un travail est en cours avec des publics « empêchés » : des séances seront programmées à l’hôpital couple-enfants, à la maison d’arrêt de Varces…

Le public du festival a-t-il changé ?

Le bon cinéma pour enfants l’est aussi pour les adultes ! Depuis Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot (1998), qui avait été ardemment défendu par les cinémas d’art et d’essai comme Le Méliès, on a compris qu’il existait du cinéma jeune public intelligent et de grande qualité, axé sur l’éveil des sens, puissant en matière de représentation du réel, ce qui intéresse aussi les séniors ! La fréquentation du festival est de 8 000 spectateurs et spectatrices sur une semaine et sa philosophie n’a pas changé : c’est rire, s’émerveiller et partager, en salle, une expérience collective inoubliable grâce au cinéma…

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