Transport inclusif
On l’ignore bien souvent : les taxis jouent un rôle majeur dans le transport scolaire des enfants en situation de handicap et le transport médicalisé. Pour les enfants, on rayonne dans toute la ville, dans l’agglomération et même au-delà
, souligne Laurent Da Silva, président des Taxis grenoblois.
Cette activité est encadrée par le Département de l’Isère dans le cadre du transport scolaire. Côté course médicale, le taxi peut assurer le transport sanitaire – en échange d’un bon de transport – à condition d’être agréé par l’Assurance maladie.
La petite histoire...
Si le métier remonte au XVIIe siècle avec la chaise à porteur, service de transport utilisé pour les courts trajets, remplacé par les calèches – et leurs cochers –, il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître les premiers taxis, et l’année 1954 pour les repérer aisément. C’est l’apparition du fameux lumineux – rendu obligatoire – positionné sur la partie avant du toit du véhicule mentionnant taxi en lettres capitales, suivi du nom de la ville de rattachement.

À Grenoble, leur nombre explose en 1968 sous l’effet des Jeux Olympiques où il faut bien évidemment transporter les athlètes mais aussi les touristes ! Des JO qui, en 1971, donnent un coup d’accélérateur à la constitution du Groupement d’intérêt économique (GIE) des Taxis grenoblois. 25 ans d’existence en 2026, un numéro de téléphone inchangé (04 76 54 42 54) prolongé par une nouvelle application mobile – lire page suivante l’interview de son président Laurent Da Silva.
Carte professionnelle et ADS obligatoire
Vous la repérerez sur le pare-brise : la carte professionnelle est obligatoirement mise en avant par toute personne professionnelle prétendant à l’appellation « taxi » – diplômée d’une formation certifiée. Autre impératif : l’autorisation de stationner (ADS) – communément appelée licence –, attribuée par la Ville de Grenoble à chaque conducteur ou conductrice individuellement. Qui peut exercer sous le statut juridique de son choix : artisan ou dirigeant.
Des tarifs encadrés
Non, les taxis n’ont pas la main sur les tarifs. Ceux-ci sont réglementés par arrêté préfectoral, et sont révisés chaque année. Nos compteurs sont paramétrés par un installateur agréé, nous pouvons donc être un peu en dessous, mais jamais au-dessus !
, insiste Laurent Da Silva.
Concrètement, le tarif d’une course est la somme de plusieurs éléments. À la base de prise en charge de 3 euros s’ajoute l’euro-arrêt (33 euros/heure en 2025 pour l’Isère), qui s’active en cas de bouchon, d’attente du client, etc. Plus la tarification kilométrique encadrée. Les taxis grenoblois peuvent être soumis à deux commissions de surveillance, l’une intégrée au GIE, l’autre municipale.
Une flotte dans l’air du temps
Le véhicule est au taxi ce que le four à pain est au boulanger : son outil de travail. Chacun est donc libre de choisir le niveau de confort, d’élégance, sa capacité de chargement, tout comme le type de motorisation… qui évolue au sein du GIE Taxis grenoblois.
Actuellement, 20% des voitures sont électriques et disposent de deux bornes mises en place par la Métro (stations MC2 et Reynier). À Grenoble, la majorité des taxis disposent d’un véhicule hybride.
Un métier de service avec un grand S
Le dénominateur commun aux 109 taxis grenoblois : la notion de service dont la partie émergée de l’iceberg est la disponibilité puisque le standard du GIE est ouvert 365 jours par an et 24h sur 24h – et que l’on peut toujours héler un taxi dans la rue !
À 30-35 ans pour les plus jeunes, et plus de 60 ans pour celles et ceux en fin de carrière, les « taxis grenoblois » se suivent et ne se ressemblent pas (toujours) dans leurs profils, le métier attirant de plus en plus à la suite d’une reconversion, et les hommes en très forte majorité. Sur les 109 taxis grenoblois, seules 4 sont des femmes (lire notre portrait en fin de magazine).
Des chiffres, des lettres et des couleurs
A, B, C, D… Ces quatre lettres correspondent à un tarif kilométrique. Décodage : A et B s’affichent pour les courses d’approche et d’aller-retour. A et C pour les courses de jour. B et D pour celles de nuit. C et D indiquent une course incluant un éloignement du taxi de sa station avec un retour à vide.
Quant au lumineux , sa couleur varie en fonction de la disponibilité du taxi : vert lorsqu’il est libre, rouge s’il est occupé. Aucune lumière visible ? Cela signifie que le taxi est « en dû » (le client est en train de régler sa course) ou qu’il n’est pas en activité.
2 questions à Laurent Da Silva, président du GIE Taxis grenoblois
Que permet votre nouvelle application mobile ?
C’est une méthode de communication dans l’air du temps, et c’est aussi un vrai plaisir de montrer la force de notre groupement à se mobiliser. Nous y avons travaillé pendant un an avant son lancement, le 30 septembre dernier. Depuis 1971, le numéro du standard des taxis grenoblois n’a pas changé mais aujourd’hui, le premier réflexe est de chercher des informations sur son téléphone, notamment chez les 18-50 ans. Notre application est téléchargeable gratuitement sur App Store et Google Play : elle permet de commander ou de réserver son taxi et de voir, en temps réel, les chauffeurs libres mais aussi l’évolution de sa commande avec une estimation horaire et tarifaire. Il est par ailleurs possible d’enregistrer sa carte bancaire : si vous êtes parent et que vous ne pouvez pas, par exemple, récupérer votre enfant à son entraînement, vous pouvez prépayer la course.
En ville, le taxi a toute sa place ?
Totalement ! C’est du porte-à-porte, du sur-mesure, et une sécurité encadrée. Face à la multiplication des véhicules de tourisme, notre GIE plaide par ailleurs pour davantage de contrôle et de respect de la réglementation de laquelle sortent aujourd’hui totalement les VTC…
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