© Domitille Martin

Théâtre Municipal de Grenoble : faites moisson de créations !

Avec 35 spectacles et 70 représentations cette saison, le Théâtre Municipal de Grenoble (TMG) tient le pari de s'adresser à tous et toutes en conjuguant théâtre, musique, danse, cirque, conférences décalées, spectacles jeune public... Et de nombreuses pépites ciselées par les artistes associé-es.

Culture

Par Annabel Brot, publié le 1 sept. 2022

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Le TMG réunit le Théâtre 145, le Grand Théâtre et le Théâtre de Poche. Cette saison, il réaffirme son soutien à la création. Tout d'abord en accueillant trois nouvelles équipes artistiques grenobloises associées : la Guetteuse, les Gentils et les Veilleurs.

Pendant trois ans, elles feront vivre cet équipement municipal en y apportant leurs projets, leurs envies, leur sensibilité. Elles lanceront la saison le 10 septembre avec des propositions gratuites en extérieur ou au Grand Théâtre, bénéficieront d'un accompagnement dans la durée afin d'imaginer et construire leurs spectacles, seront associées à la programmation en invitant d'autres compagnies et animeront des temps de pratique avec les habitant-es dans un esprit 100% participatif !

L'entrée des artistes

  • La Guetteuse

Fondée en 2018 par la danseuse et chorégraphe Émeline Nguyen, cette toute jeune compagnie aborde le féminisme sans aucun complexe ! Alliant fluidité, intériorité et travail sur la matière, elle s'est intéressée à la figure de la sorcière moderne avant de briser le tabou des menstruations avec Rouge Carmin, un spectacle inspiré de témoignages qu'elle réinvente cette saison dans une version en extérieur. Elle orchestre aussi une «déambulation insolite, imaginaire et confidentielle» au cœur du Grand Théâtre intitulée Ouvrir les Trappes, puis invite les Grenoblois-es à une création participative en animant des ateliers au Théâtre de Poche les week-ends (février-mars) pour «partager le goût de la scène et le processus de création».

  • Les Gentils

Cette joyeuse petite bande qui s'est rencontrée au Conservatoire de Grenoble ne s'en cache pas : «On aime quand ça foisonne, quand ça part dans tous les sens, quand ça chante, quand ça danse !» Depuis près de quinze ans, les Gentils nous servent un théâtre cocasse, familial et déjanté qui prend des formes aussi espiègles qu'inattendues... Leur installation au TMG aura le Mythologinarium pour fil conducteur. Ce projet résolument loufoque imagine les personnages mythologiques débarquant à notre époque pour tenter tant bien que mal d'y trouver leur place. Il se décline toute la saison à travers des déambulations, des installations, des joutes artistiques... Créations vocales collectives et cabaret participatif sont aussi au programme !

  • Les Veilleurs

Sous la houlette d'Émilie Le Roux, cette compagnie créée en 2007 défend des textes contemporains, poétiques ou politiques, qui s'adressent aux enfants comme aux adultes. Elle propose cette saison La Migration des Canards, une pièce forte « qui interroge l'identité, la transmission et l'injonction d'exemplarité faite aux populations issues de l'immigration ». Se caractérisant par des créations dans la durée, ancrées sur un territoire et «basées sur le dialogue pour faire émerger de nouveaux questionnements», les Veilleurs s'installeront au Théâtre de Poche à l'automne pour quatre semaines de «labo» avec les habitant-es sur le thème «Être inadapté-es au monde». Au programme : lectures, temps d'échanges et autres moments informels et inspirants.

© Jessica Calvo

Tout au long de l'année, onze compagnies locales seront en résidence et moult créations concoctées sur les plateaux du TMG verront le jour. Parmi elles : Si j'étais à ta place, une chorégraphie de la compagnie Scalène traitant du regard porté sur l'autre, ou Si vous voulez bien passer à table, une ronde culinaire insolite et théâtrale mitonnée Grégory Faive qui nous met déjà l'eau à la bouche...

Climat, princesses et drapeaux

Ouverte et pluridisciplinaire, la programmation met en avant des thèmes d'actualité : « Vrai ou faux », qui propose de jouer avec le réel pour mieux l'appréhender et s'illustre notamment avec Auréliens, une conférence décalée et percutante sur les enjeux climatiques ; « L'Amooour ! » qui s'invite sous toutes ses formes avec par exemple La Princesse qui n'aimait pas... (dès 6 ans) pour porter un regard neuf sur les contes de fées et briser quelques vieux clichés ; « Nation », une réflexion audacieuse sur la mémoire individuelle ou collective qui prend corps, entre autres, par le biais de la chorégraphie Ara ! Ara ! interrogeant la symbolique des drapeaux et autres instruments de persuasion massive...

Treize propositions jeune public ou ados sont aussi à l'affiche avec du théâtre, des marionnettes, de la musique, de la danse, du jonglage, du cirque, du théâtre d'objets, immersif ou sonore ou encore de la poésie urbaine, du cabaret, du hip-hop. Le tout sur des thèmes aussi variés que l'écologie, l'identité, la liberté, les stéréotypes de genre... Pour encourager la venue de toutes et tous, un tarif solidaire (5 €) est mis en place cette année.

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