La gratuité, une valeur en hausse à Grenoble ? En tout cas, le concept du tout-gratuit, après avoir longtemps suscité des soulèvements d’épaule, ragaillardit aujourd’hui les cœurs.
Nous sommes 160 000 voisins et voisines à Grenoble, 700 000 à l'échelle du bassin de vie. Nous sommes une communauté de destin, marquée par son histoire, solidaire, pionnière et résistante. Nous travaillons depuis 2014 à renforcer cette ville plus collective, plus facile à vivre
, contextualise Éric Piolle, le maire de Grenoble.
Casser les frontières, mixer les usages, faire se rencontrer les différents publics : c'est le fil directeur des politiques de la municipalité. Dans ce projet de longue haleine pour une ville facile, accessible à toutes et à tous, les gratuités et les tarifications sociales des services publics s’inscrivent au cœur de l’action.
Fédérer tous les publics
Depuis 2014, la Ville et la Métropole mettent en œuvre de multiples projets qui vont dans ce sens : tarification sociale de l'eau, incluant la gratuité des premiers mètres cubes pour les moins aisé-es, progressivité accrue des tarifs à la cantine (0,75 euro le repas de 2000 élèves) et dans le périscolaire, offre étendue des activités et des services gratuits des Maisons des Habitant-es dans chaque secteur, sorties à la montagne pour les familles, etc.
Grenoble en particulier a choisi d’avancer vers des gratuités universelles, celles qui concernent donc l’ensemble des habitant-es, dans le double souci de réduire les inégalités et fédérer tous les publics. L’exemple le plus frappant se situe peut-être dans le domaine culturel, avec la gratuité pour toutes et tous dans les musées municipaux, les douze bibliothèques, les festivals (Cabaret Frappé), les animations estivales (l’Été Oh ! Parcs, ainsi que toutes les animations de quartier).
Depuis la rentrée dernière, la gratuité des fournitures scolaires permet aussi de réduire les inégalités entre élèves et d'alléger le budget des familles au moment de la rentrée.
Au-delà des clivages
Enfin, la gratuité des transports en commun est une idée qui fait son chemin. C’est un dossier complexe car cette gratuité est coûteuse, elle ne doit pas se faire au détriment de l'offre de transport et nous ne sommes pas les seuls décideurs, observe Éric Piolle. Mais nous pensons que la mobilité décarbonée doit être un droit au regard du défi du climat du XXIe siècle.
Pour se libérer de la voiture et de ses multiples nuisances, pour embellir l’espace public urbain, pour renforcer l'esprit collectif, pour faciliter la vie aussi : Nous pensons que la gratuité des transports est un beau projet de territoire qui dépasse les clivages
, soutient le maire de Grenoble.
En attendant que le SMMAG (le syndicat mixte des mobilités de l’agglo) et la Métropole évoluent sur la question, la Ville de Grenoble a donc choisi d’appliquer la gratuité, dans un premier temps, pour une partie de la population la moins aisée : 30% des Grenobloises et des Grenoblois ont désormais droit à être remboursés par le CCAS (Centre Communal d'Action Sociale). Circulez, il y a tant à voir !