Pierre-Edouard Cardinal : «Nous recevons en stage de 3e des jeunes qui n’ont pas de réseau professionnel»

Comment Minatec s’est retrouvée engagée dans cette démarche auprès des jeunes ?

Pierre-Edouard Cardinal, directeur général de Minatec : Nous avions la volonté d’essayer de nous investir davantage dans la vie de la cité, pas seulement sur la presqu’île scientifique et en lien avec notre écosystème d’innovation mais de jouer un rôle plus large, en particulier vis-à-vis des jeunes du territoire grenoblois qui ne sont pas tous au courant de la richesse de cet écosystème scientifique local.

Nous voulions, avec des associations expertes des questions de justice sociale, montrer aux jeunes qu’ils vivent dans une ville avec un passé, un présent et un avenir qui est résolument tourné vers la recherche et le développement de nouvelles technologies. C’est là que nous avons rencontré la déléguée d’Ambition Jeunesse. La démarche est tout de suite entrée en résonnance avec ce que nous voulions faire. Nous avons signé un partenariat et décidé d’accompagner deux associations, Viens voir mon taf et Article 1 qui sont complémentaires.

De manière concrète, quel est le soutien de Minatec aux jeunes par le biais de ces deux associations ?

Avec Viens voir mon taf, nous accueillons depuis quatre ans, tous les ans, deux ou trois collégiens qui viennent des quartiers prioritaires de la ville pour leur stage de troisième. Au lieu d’accueillir en stage les enfants des collègues, nous recevons des jeunes qui n’ont pas de réseau professionnel et qui pour la plupart ne sont jamais venus sur la presqu’île scientifique. Cela leur permet de découvrir un aspect de la ville et un environnement qu’ils ne connaissent pas et de leur ouvrir des perspectives. Nous leur présentons nos missions et leur faisons rencontrer des dirigeants de start-ups que nous accompagnons. Nous leur montrons les laboratoires et leur expliquons ce qu’est la micro-électronique. Ils sont impliqués dans les réunions, visitent l’ensemble des bâtiments. Certains jeunes nous disent qu’ils ont beaucoup aimé un aspect d’un métier et nous demandent quelle orientation prendre après le collège pour avoir accès à cette activité professionnelle-là.

Il y a une complémentarité avec l’autre association auprès de laquelle nous sommes impliqués, Article 1. Il s’agit-là de mentorat, d’aide à l’orientation et d’apport de compétences pour des jeunes au lycée ou en école sur des temps extra-scolaires. C’est la personne de Minatec en charge de la mission RSE (ndlr, responsabilité sociétale des entreprises, c’est-à-dire la contribution de l’entreprise à la société selon des préoccupations sociales et environnementales), qui coordonne les actions d’Ambition Jeunesse et assure ce mentorat. Elle accompagne les jeunes dans leurs différentes démarches, les met en relation avec d’autres structures ou d’autres professionnels si besoin.

Quels intérêts pour le campus et les laboratoires de Minatec d’accueillir et d’accompagner ces jeunes ?

Ces jeunes sont à la fois les citoyens de demain, mais aussi les personnes que nous serons peut-être amenés à recruter. Par ailleurs, ces implications auprès des jeunes sont très valorisantes pour nos équipes et pour l’ensemble des sociétés que nous hébergeons et que nous accompagnons et à qui nous souhaitons donner envie de s’impliquer. C’est l’occasion de transmettre et de partager. C’est riche pour les salariés d’être au contact de jeunes qui n’auraient sans ce projet pas eu la chance de découvrir cet environnement de travail, et de leur donner envie d’avoir accès à ce quotidien. Nous apportons un peu d’argent à ces deux associations, mais c’est surtout du temps que nous leur dédions.