Les brebis Ouessant sont plus petites que les brebis Rava.
© Auriane Poillet

Vis ma vie de brebis

Environnement

Par Alice Colmart, publié le 25 juin 2025

Article

Pour se déplacer d’un parc à l’autre à la belle saison, les brebis ne peuvent pas faire de transhumance. Les sabots des brebis ne sont pas adaptés au bitume trop dur et où il risque de se trouver des objets coupants. Les bruits de la ville et la présence des chiens les effraieraient et il faudrait couper la circulation. Il y a trop de contraintes pour permettre aux brebis sensibles au stress et plutôt farouches de se déplacer en ville sur leurs pattes.

Ainsi, les brebis voyagent dans leur bétaillère, une camionnette blanche qui roule au gaz naturel pour répondre aux critères ZFE , équipée d’une rampe d’accès, d’un revêtement antidérapant et de petites ouvertures. Tous les quinze jours environ, un berger-jardinier les fait monter à bord et les conduit vers le prochain parc où l’herbe de l’enclos qui leur est destinée est encore verte et grasse. Le trajet n’excède jamais trente minutes. Ouvrez l’œil, vous verrez peut-être leur museau par une ouverture !

Des brebis au régime stricte

Le troupeau de brebis de la Ville de Grenoble attire l’attention dans les parcs. Les ruminantes font sourire, parler. Certaines personnes leur rendent visite régulièrement. Et même si la tentation de leur donner à manger est forte, il est important de ne pas nourrir ces ruminantes. Des habitant-es leur apportent du pain, des herbes coupées, des restes de repas. Attention : ces bêtes se nourrissent uniquement de foin et d’herbe encore en terre (pour pouvoir saisir les brins avec leurs dents). Du blé, par exemple, est extrêmement toxique pour elles et pourrait les tuer. Contentons-nous de bavarder avec elles !

Une seconde vie

Chaque brebis a sa carte d’identité sur elle, indiquant son parcours. Ces informations sont stockées en double dans des boucles d’oreilles. On y trouve leur passeport, leur attestation sanitaire, des informations sur leur transport d’une exploitation à une autre et l’identité des parents. Les brebis qui assurent l’écopâturage sont dites de réforme : elles ont quitté les circuits de l’élevage car elles n’avaient pas les qualités nécessaires pour produire assez de lait ou de viande. Mais elles sont parfaites pour la tonte !

Assez robustes pour le climat grenoblois

Froid en hiver, chaud en été… Il a fallu composer un troupeau avec des races qui s’adaptent bien au climat grenoblois. Il y a d’abord huit brebis blanches aux taches noires assez corpulentes (entre 50 et 60 kg), ce sont des Rava, race originaire du Massif central connue pour ses qualités d’adaptation. Cinq brebis, plus petites (environ 15 kg, la plus petite race de moutons au monde), marron foncé et bien frisées, ont rejoint le troupeau en février dernier. Ce sont des Ouessant, venues de l’île bretonne du même nom, et connues pour leur robustesse. Deux races qui ne risquent pas de s’enrhumer facilement près des montagnes.

Avez-vous vu les brebis ?

Emran (avec son petit frère Demir)

Je viens de temps en temps dans ce parc. J’aime bien jouer et venir voir les moutons, regarder ce qu’ils font. J’aime surtout leurs oreilles qui sont comme les oreilles des lapins béliers que j’adore… Avant, j’en voulais un.

Joanie

On a vu les moutons alors on s’est approchés parce que mes petites-filles aiment bien les animaux. C’est une bonne idée de mettre ces brebis pour l’entretien des parcs, d’avoir des animaux plutôt que des machines. On aime bien ce parc, avec les jeux et les animaux, ça fait plusieurs activités sympas pour les enfants.

Bounny

Je passe souvent au parc des Champs-Elysées, je n’habite pas loin et je suis à la retraite. Je me promène, je passe regarder les moutons, pour le plaisir. J’aime voir des animaux même si je n’y connais rien aux bêtes à sabots.

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