Il inspecte leur enclos : il vérifie qu’il n’y ait pas d’aliments lancés par les habitant-es ou d’objets au sol qui pourraient les blesser, s’assure que l’eau de l’abreuvoir est bien claire. Il observe la qualité des excréments et s’ils sont fermes et en forme d’olive, c'est que l’alimentation est adaptée.
Les bergers connaissent bien leurs bêtes : s’ils voient l’une d’entre elles à l’écart, c’est un signal qu’elle ne va pas bien. Il se peut qu’elle soit alors malade ou blessée, qu’elle ait besoin de vitamines ou de compléments alimentaires qui seront donnés avec des granules, en accord avec le vétérinaire.
À la sortie de l’hiver, les brebis sont tondues. Une opération délicate qui demande aux bergers d’asseoir l’animal sur l’arrière-train pour l’immobiliser et ne pas le blesser. Deux fois par an, leurs ongles sont coupés avec une cisaille pour éviter qu’ils se courbent et blessent la patte.
Pascal
Qu’est-ce qu’il y a les filles ? J’arrive !
, lance Pascal en arrivant à l’enclos où sont les brebis, au parc des Champs-Élysées ce matin. Bêêê !
, lui répondent-elles en chœur en s’approchant. C’est une joie de retrouver ces animaux qui se sont habitués à ma présence
, indique-t-il. Il est berger-jardinier pour la Ville, un profil particulier : il vit en appartement à Grenoble, n’a pas de chien et sa bergerie se trouve au centre horticole de la Ville de Grenoble, là où se préparent les plantes et les fleurs de toute la ville. La moitié du temps, il s’occupe des espaces verts – sa spécialité professionnelle au départ. L’autre moitié, il prend soin du troupeau de brebis, été comme hiver.
Pascal s’estime chanceux de cette fonction qu’il occupe depuis trois ans. Il raconte avec élan sa relation au troupeau, comment il en prend soin. Avant, il s’occupait des animaux de la ferme pédagogique de la Maison des Collines. Et plus jeune, des animaux de son père dans la campagne. Son rêve ? Que chaque parc de la Ville ait sa bergerie et que les habitant-es aident à prendre soin et à surveiller les moutons.
Killian
Je suis passé de berger avec 250 bêtes à 2 400 mètres d’altitude dans les alpages en Tarentaise, à un troupeau de treize brebis en ville à Grenoble
, raconte Killian en résumé de son parcours dont le fil rouge est la passion des bêtes
. Depuis octobre, il est berger-jardinier pour la Ville de Grenoble. Ce nouveau travail a changé son horizon. Fils d'une famille d'agriculteurs et d'agricultrices et après un bac pro agricole, il a, en plus de son travail d’agent pour la Ville, sa propre exploitation à Sainte-Agnès, en Belledonne, avec une quarantaine de vaches allaitantes. Il apprécie sa vie de double actif
avec ce poste citadin qui lui permet d’en apprendre tous les jours sur la gestion des espaces verts.

J’aime embellir la ville, j’ai le sentiment de rendre service aux habitant-es
, dit-il. Aussi, s’occuper du troupeau de Grenoble, c’est un contexte où avoir une relation particulière avec les animaux. Comme c’est un petit troupeau, je prends le temps d’être proche des brebis, et du coup, ça se passe bien lors des déplacements en bétaillère, dans les parcs. Je prends aussi le temps avec les gens qui sont contents de voir les moutons et qui aiment qu’on leur explique ce qu’on fait.
à lire en complément

Environnement
