Matière(s) première(s).
Image de spectacle.

© Patrick Berger

La belle saison au TMG - Théâtre Municipal de Grenoble

Foisonnante et pleine de surprises, souvent locale, toujours accessible, la nouvelle saison du Théâtre Municipal de Grenoble (TMG) tient le pari de s’adresser à tous et à toutes avec des spectacles porteurs de sens dans le monde d’aujourd’hui.

Culture

Par Annabel Brot, publié le 28 août 2025

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Le TMG est un équipement municipal qui réunit trois plateaux : le Grand Théâtre, le Théâtre 145 et le Théâtre de Poche. Pour la saison 2025-2026, il programme pas moins de trente-cinq spectacles qui s’appuient sur des disciplines variées : théâtre, danse, marionnettes, théâtre d’objets, cirque, etc. Comme chaque année, la scène locale est très présente avec les compagnies Le Festin des Idiots, Les Apatrides, L’Insomnante…

Cet ancrage dans le territoire se traduit aussi par des partenariats avec les Arts du Récit, Regards croisés, Détours de Babel, le Printemps du Livre, la Cinémathèque de Grenoble…

Tremplin créatif

Le soutien à la création est au cœur du projet. Il se concrétise par dix-neuf résidences tout au long de la saison ou l’opportunité de bénéficier du savoir-faire des ateliers décors et costumes du TMG. Événement de cette rentrée : deux nouvelles compagnies locales, Le Chat du Désert et Maison Courbe, sont associées pour trois ans. Ces artistes seront accompagné-es dans leur travail grâce à des accueils en résidence et une belle visibilité dans la programmation.

Dès les 20 et 21 septembre, les Journées Européennes du Patrimoine seront l’occasion de découvrir leurs univers singuliers tandis que tout au long de l’année, elles et ils mettront en œuvre des projets d’action culturelle pour tous les publics.

La saison permettra aussi de découvrir dix créations piquantes, sensibles ou engagées comme Le Contre-chant des sirènes, une petite pépite onirique et musicale signée Les Gentils, Pandore, chorégraphie déambulatoire insolite dans le Grand Théâtre imaginée par Nicolas Hubert, ou encore Fondre, un spectacle évoquant l’exil climatique orchestré par la compagnie Infini Dehors.

Réalisme et humanité

Placée sous le signe de l’engagement et du partage, la programmation met à l’honneur des spectacles forts qui résonnent avec notre époque. Sept propositions jeunesse sont à l’affiche, parmi lesquelles : Les Filles ne sont pas des poupées de chiffon, qui aborde avec subtilité le poids des traditions et les assignations sociales, Subjectif Lune qui embarque les ados dans un voyage spatial – et jubilatoire ! – dans les rouages du complotisme, et Vive, une pièce coup de poing sur le thème de l’inceste.

Parmi les incontournables de la saison, on pourra se laisser embarquer dans les rythmes explosifs de Matière(s) première(s), une chorégraphie évoquant les relations complexes entre Afrique et Occident, s’interroger avec humour sur les défis politiques contemporains avec L’Abolition des privilèges ou encore s’immerger dans une problématique environnementale très actuelle avec Feu la Forêt, une pièce réaliste et pleine d’humanité.

Maison Courbe : collectivement vôtre

Maison Courbe a été fondée en 2021 par cinq artistes : Inbal Ben Haim, Nina Harper, Léo Manipoud, Domitille Martin et Kamma Rosenbeck. S’appuyant sur leurs origines multiples et leurs parcours différents, elles et lui sont guidé-es par des valeurs communes de rencontre et de partage. Le collectif est un espace où l’on peut mutualiser nos expériences et porter ensemble des œuvres qui explorent de nouveaux territoires imaginaires. Il expérimente ainsi des croisements inédits entre arts du mouvement, acrobatie, installations plastiques, danse, arts visuels ou encore performances circassiennes.

Durant la saison, Maison Courbe est à l’affiche avec plusieurs propositions inspirées, oniriques ou spectaculaires. En décembre, Le Paradoxe des jumeaux nous propose un moment suspendu aux allures de jeu de miroir, comme une invitation à lâcher prise face au mystère du temps. On découvrira aussi Anitya, l’impermanence où le public, installé autour d’une impressionnante sculpture de fils, est sollicité pour une opération de détricotage qui interroge les notions de construction et de déconstruction. Ces deux spectacles s’accompagneront de temps de proximité : atelier cirque-danse ou bord plateau. Le collectif sera présent dès les Journées Européennes du Patrimoine avec Obaké. Intrigante et délicate, cette déambulation est une invitation à pister l’invisible pour poser un regard neuf sur les espaces et les êtres qui nous entourent.

Le Chat du Désert : impulsions créatives

Sous la houlette de Grégory Faive, metteur en scène et comédien, la compagnie signe depuis 2006 des créations caustiques, intimistes ou sacrément rythmées qui explorent la rencontre avec l’autre sous toutes ses facettes. Qu’il s’agisse de solos ou de spectacles de troupe, son travail s’ancre dans une théâtralité expressive et jubilatoire où le music-hall n’est jamais très loin…

Sa prochaine comédie, On n’est pas assez nombreux pour jouer Shakespeare, part d’une question simple : comment monter Richard III avec trois comédien-nes alors que le texte compte plus de soixante personnages ? Réponse en janvier avec un spectacle pensé comme « un hymne à l’imaginaire et une métaphore de notre société ». Les retardataires et autres gastronomes insatiables pourront aussi (re)découvrir Si vous voulez bien passer à table. Créée en 2023, cette pièce gourmande et joyeuse à la mécanique impeccable nous plonge dans les coulisses d’un restaurant avec une belle énergie ! Les 20 et 21 septembre, la compagnie sera présente pour Les Sonneurs de sonnets, une balade poético-musicale en extérieur avec la complicité du musicien François Thollet. À partir d’avril 2026, elle animera La Chorale des sonneurs avec la chanteuse Jocelyne Tournier : six ateliers collectifs et participatifs pour donner de la voix en groupe et dans la bonne humeur avant une représentation publique le 6 juin prochain au Théâtre 145.

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