Deux personnes discutent devant l'exposition M'ma wali.
© Mathieu Nigay

Migrant' Scène : un festival pour créer du commun

Organisé par la Cimade, Migrant’ Scène se déroule cette année sur le thème Tissons demain ! Place aux alternatives, place à l’altérité !

Culture

Par Annabel Brot, publié le 3 nov. 2025

Article

La Cimade est une association de solidarité avec les personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile. Le festival est une invitation à regarder autrement, à passer par l’émotion pour comprendre, créer du commun et éviter l’entre-soi, précise Blandine Dentella, bénévole et membre du groupe sensibilisation.

Pour cela, il s’appuie sur une vingtaine de rendez-vous portés par des artistes concerné-es par la situation actuelle et qui veulent s’investir. Par exemple la compagnie D’Amour Emporté avec Un qui veut traverser, un solo théâtral sur la migration inspiré de témoignages, ou la compagnie Entre Autres pour D’une rive l’autre, un florilège de textes et chansons évoquant l’exil.

La parole est aussi donnée aux personnes concernées avec Sous les ponts nous danserons, un conte musical inspiré du vécu des personnes qui apprennent le français avec la Cimade.

Place à la rencontre !

Autre ligne forte du festival : Ouvrir des espaces de dialogue pour faire barrage à l’intolérance. On pourra ainsi échanger au Bar Radis avec la réalisatrice Isalia Pemezakis autour de son film Tero Loko qui met en avant une initiative associative inspirante en faveur des personnes réfugiées.

Mouna Sadli, peintre et écrivaine marocaine, exposera des tableaux à la bibliothèque Centre-ville et sera présente le 26 novembre pour évoquer son ouvrage Kafoumba consacré aux Guinéens et Guinéennes en exil.

Les bénévoles de la Cimade iront aussi au-devant de Grenoblois-es le 23 novembre sur le marché de l’Estacade dans un esprit d’ouverture, de convivialité et de partage.

L’envers du décor

Humaine et engagée, l’expo M’ma wali présente le travail des livreurs de repas à vélo dans l’agglomération grenobloise. Elle est réalisée par Christian Revest qui mène un travail photographique reposant sur une vision sociale et esthétique du monde. Fruit d’une pratique collaborative articulant écoute et prise de vue, ce récit visuel s’appuie sur le déroulé du quotidien, de l’attente d’une commande à sa livraison au client.

M’ma wali signifie mon travail en soussou, la langue parlée par les livreurs pour la plupart guinéens. Les photos explorent la camaraderie au sein du groupe qui permet de tromper l’angoisse et la pression, les conditions difficiles, l’isolement. En mettant en lumière une volonté sans faille de travailler pour subvenir à ses besoins, l’expo invite aussi à pénétrer l’envers du décor pour s’interroger sur nos possibilités d’action, en tant que client-es et citoyen-nes, sur les conditions d’emploi des livreurs à vélo .

Du 24 au 28 novembre au tiers-lieu Chez Téo, 10 bis, rue Hébert. Entrée libre et gratuite.

Informations complémentaires

Durée

Du 15 novembre au 7 décembre.