Animaux liminaires

Le terme d’animal liminaire désigne les animaux vivant proche de nous mais n’étant pas totalement sauvage sans être pour autant domestiqués : ce sont les écureuils, surmulots (« rats des villes »), pigeons, moustiques…

Les surmulots (« rats des villes »)

Animal nocturne omnivore à tendance carnivore, le surmulot niche dans les égouts, qui lui offre un abri. Il se nourris des déchets des citadins. Pour éviter leur visite sur l’espace public ou privé, il existe des pratiques simples et préventives :

  • ne surtout pas laisser de nourriture et d’eau pour les animaux domestiques ou les oiseaux à l’extérieur de votre domicile (ou dans votre jardin)
  • mettre ses poubelles dans un bac fermé
  • ne pas jeter de déchets alimentaires sur la voirie, dans les jardins ou les espaces extérieurs d’une copropriété
  • ramasser les fruits non récoltés
  • tailler les buissons
  • obstruer toutes les ouvertures de ventilation et d’aération avec du grillage
  • obstruer trous et fissures dans les murs et les façades

Un rat ne mord que s’il se sent menacé, et cela n’arrive que de façon exceptionnelle, à l’instar d’un chien ou d’un chat. S’il passe sur l’espace public ou dans des espaces extérieurs privés, ce sera pour rejoindre aussi vite que possible son abri, d’autant plus s’il ne trouve pas de nourriture. 

Chats libres

Les chats libres sont des chats domestiques qui ont été abandonnés par les humains. Plus de 11 millions de chats vivent dans la rue, en proie à la faim, la soif, aux maladies, aux intempéries et à la violence. Un chiffre qui ne cesse de croître malgré les actions sporadiques de stérilisation engagées ici ou là. Les refuges débordent et la situation empire d’année en année. 

On estime qu'un couple de chats peut à lui seul engendrer une descendance de 20 000 individus en quatre ans seulement. La Ville de Grenoble a mis en place, depuis une dizaine d’années, un dispositif de stérilisation pour contrôler la prolifération de ces chats libres. En 2021, afin d’améliorer le suivi sanitaire des chats stérilisés et d’augmenter le nombre de stérilisations qu’elle prend en charge, la Ville conventionne avec la Fondation 30 Millions d’Amis et l’ONG One Voice, et conclue un partenariat avec les associations locales : l'Ecole du Chat Libre de Grenoble et son agglomération, l'Association Chats libres de Grenoble et de l’Isère et Cosa Animalia. Le nombre de chats stérilisés grâce à leur action de terrain va presque tripler par rapport aux années précédentes (de 60 à 176 stérilisations).

La réglementation actuelle stipule clairement que les stérilisations/relâchages sont à préférer aux "euthanasies" : c’est la seule solution envisageable, parce qu’elle est à la fois éthique et efficace.

Le nourrissage des chats libre est fait par les associations citées ci-dessus, n'hésitez pas à les contacter si vous souhaitez les aider à nourrir les chats ou si vous avez localisé un chat à stériliser. 

Expérimentation du dispositif Chatipi

En plus des stérilisations et identifications, la Ville de Grenoble, en partenariat avec l’association One Voice, va expérimenter un dispositif d’accueil, appelé Chatipi.  Ces abris pourront être aisément implantés partout où les chats sans abri ont besoin d’un refuge. Le programme Chatipi propose ainsi aux municipalités de les aider à respecter leur obligation légale de protection des chats errants en les accompagnant dans la création d’un lieu de vie pour eux. Les chats stérilisés et relâchés, doivent pouvoir s’y protéger des intempéries et de la violence, y être nourris, abreuvés et bénéficier d’un suivi sanitaire.

Ces lieux d’accueil, qui pourront être implantés dans un espace public, seront à la fois l’occasion de mieux les respecter et générateurs de liens sociaux entre les habitants de la commune. Ils permettront aussi de faire connaître les chats, grâce à la documentation en ligne mise à disposition par One Voice.

Les pigeons

Si nous avons l'habitude de la présence des pigeons en ville, c'est parce que l'homme a domestiqué cette espèce il y a 6000 ans. Ils sont pour la plupart retourné à l'état sauvage et vivent en liberté dans les espaces urbains auxquels ils se sont adaptés.

Parmi toutes les espèces de pigeons, celle rencontrée dans les villes est presque intégralement (90%) le pigeon biset communément appelée « colombe ».  Majoritairement granivore, sa colonisation en ville l'a rendu omnivore. Le pigeon biset peut donc se nourrir de graines mais également de pain, fruits, légumes, restes alimentaires.
L'accès facile à des lieux de nichages dans les villes lui permet de se reproduire toute l'année (avec un pic au printemps). Si l'on ajoute la faible présence des prédateurs naturels, on comprend aisément la prolifération de l'espèce dans nos villes.

Etude des populations de pigeons sur la ville de Grenoble - 2022 - AERHO (Association Espaces de Rencontres entre les Hommes et les Oiseaux)

Cohabitation avec l’homme

L’augmentation de la population de pigeons en ville peut entraîner plusieurs motifs de rejets ou de craintes :

  • Le risque sanitaire : les pigeons peuvent être porteurs de différentes maladies, bactéries ou virus comme par exemple la trichomonase, les salmonelles, la toxoplasmose même si ces dernières se transmettent rarement à l'homme.
  • Les déjections : Si les pigeons sont mal nourris, ils produisent des fientes corrosives pour les pierres des bâtiments et le coût du nettoyage peut atteindre plusieurs milliers d'euros par an.
  • Nuisances sonores et olfactives : la présence d'une colonie de pigeons dans des combles peut entraîner des nuisances sonores (roucoulement) et olfactives (fientes). Les propriétaires doivent s'assurer que les issues et accès aux combles et autres lieux de nichage soient inaccessibles (voir les bonnes pratiques ci-dessous)
  • Les dégâts sur les bâtiments : comme les déchets végétaux, les fientes, les cadavres, les nids, ou encore les plumes de pigeons peuvent obstruer les conduits d'eau, les gouttières...

Comment gérer une surpopulation de pigeons ?

Mesures de la LPO pour réguler le développement des colonies de pigeons en ville

Projet lauréat du budget participatif de l'année 2016, les premiers pigeonniers contraceptifs visant à la régulation des naissances ont été installés par la Ville de Grenoble et son gérés par l'association Cosa Animalia. Depuis la mise en place de ce dispositif, 200 pigeons ont déjà été appâtés et capturés, puis enfermés pour permettre de les fidéliser sur certains lieux. Les pigeonniers sont installés à proximité d'un point d'eau, les pigeons y sont nourris, abreuvés et soignés et peuvent nidifier dans des casiers prévus à cet effet. Une visite hebdomadaire permet le remplacement de certains œufs par des œufs factices, le réapprovisionnement en nourriture, le nettoyage des lieux, le comptage d'oiseaux présents et des nids.
Cette méthode promue par la Société Protectrice des Oiseaux des Villes, a fait ses preuves dans une soixantaine communes en France. Elle a été préférée à l'euthanasie au dioxyde de carbone à laquelle la Ville de Grenoble s'oppose. 

Les bonnes pratiques, simples à appliquer, pour limiter la présence des pigeons :

  • Ne pas nourrir les pigeons (ce qui est de plus interdit par arrêté municipal ainsi que par l'article 120 du Règlement Sanitaire Départemental), ils sont nourris dans les pigeonniers avec de la nourriture adaptée aux besoins de leur espèce.
  • Ne pas laisser déborder vos poubelles et ne pas jeter de nourriture sur la voie publique
  • Si vous avez un bac à compost, l'entretenir correctement 

Afin de prévenir le nichage et le perchage des pigeons, vous pouvez :

  • Obstruer les grands volumes comme des lucarnes, baies, avec des grillages ou des filets
  • Clore le raccord avec le bardage sous les rives des toits avec des planches à rive
  • Installer des fils tendus : le fil déstabilise les pigeons qui ne peuvent donc plus se poser
  • Installer des picots : tiges métalliques posées perpendiculairement au support
  • Réparer et reboucher
  • Nettoyer les fientes

Pour en savoir plus sur cette thématique, vous pouvez consulter les liens suivant : 

Merci à la LPO  et à Cosa Animalia pour leur contribution à ce contenu

Autres informations et conseils

Les punaises de lits :

Recommandations du Ministère de la Santé

Le moustique tigre

Conseils aux habitant-es et actions menées par la Ville de Grenoble 

(En l’état actuel de la législation, seul le Département de l’Isère a compétence pour procéder à une démoustication, c’est-à-dire à la pulvérisation d’insecticide. L’Entente Interdépartementale de Démoustication Rhône-Alpes (E.I.D.) est missionné comme opérateur technique pour procéder à ces pulvérisations.)